Avez-vous déjà entendu parler du mycélium ? Il s'agit de la partie racinaire du champignon, qui a des propriétés intéressantes pour l'architecture et le design et que l'exposition "Restaurer les choses" du musée des Beaux-Arts de Mons vous invite à explorer sous un regard artistique.
C'est sous la forme d'un laboratoire de restauration d'oeuvres d'art que se présente l'exposition "Restaurer les choses" du Saint-Ghislainois Corentin Mahieu et du bureau d'architecture Bento. Et si les oeuvres ne subissent aucune manipulation extérieure, elles peuvent tout de même évoluer au fil des mois. "C'est le vivant qui va continuer à les développer, précise Corentin Mahieu, designer et scénographe. On travaille le mycélium, la partie racinaire du champignon. On retrouve ici des oeuvres d'art qui ont été fabriquées à partir de ce matériau".
C'est le cas de cubes qui peuvent s'imbriquer. Ou de reproductions de morceaux de sculptures de Rodin. "Ces dernières sont constituées de champignons et vont donc évoluer, explique le designer. Le vivant est toujours en mouvement, même si à l'oeil nu on ne le voit pas. Il va se réparer. On peut voir sur les pièces quelques coutures. En fait le mycélium va s'imbriquer, se transformer et se remodeler. On est sur quelque chose qui n'est pas inerte". L'exposition met également à l'honneur les moules utilisés pour former les membres de sculptures ou bien le type d'incubateur qui permet au mycélium de se développer. Enfin, on retrouve une toile nourrie par le mycélium. "Et ce afin de permettre à ce dernier d'en compléter le paysage et d'en recréer un nouveau. Cette toile-là va aussi évoluer".
Par la voie artistique, c'est le message suivant qui est envoyé : avec le vivant, on peut concevoir des biomatériaux. Le mycélium est par exemple utilisé en architecture ou en design. Et est très intéressant par son côté régénératif. L'exposition est une suite logique d'une collaboration précédente entre Bento et Corentin Mahieu, lors de laquelle ils ont montré le pouvoir du mycélium. "En 2023 on a travaillé ensemble en ayant la chance de représenter la Belgique lors de la Biennale de Venise en architecture. On nous avait demandé d'habiller et de penser un projet pour le pavillon belge".
L'exposition Restaurer les choses n'est certes pas disponible à Venise. Mais l'est bien au musée des Beaux-Arts de Mons, jusqu'au 16 février.