Depuis 10 ans, la Province de Hainaut a déjà investi 50 millions pour lutter contre les inondations. Certaines infrastructures ont d'ailleurs démontré leur efficacité lors des derniers épisodes de pluies que nous venons de connaître.
Dans notre région, trois ouvrages doivent encore être finalisés à Asquillies, Cilply et Colfontaine mais les choses traînent. Pourquoi? Dans quel délai les travaux devraient-ils débuter? Voici les réponses!
La lutte contre les inondations, c'est une préoccupation majeure à la Province de Hainaut. En 2011, le programme Naquia a d'ailleurs été lancé. Son objectif est d'étudier le terrain et de rassembler les données pour mieux gérer les risques liés aux inondations. La province prend aussi en charge le nettoyage de certains cours d'eau et la construction d'ouvrages d'art. Chaque année, les budgets sont conséquents.
« Cette année, le budget est environ de 4 millions d'euros. Cela nous permet de faire les entretiens courants, de la prévention, par le biais de nos propres équipes ou les entreprises privées pour les travaux plus importants. Ensuite, nous avons les plus gros ouvrages de rétentions qui demandent de plus gros investissements, entre 500.00 et 1 million d'euros » détaille Francis Personne, Inspecteur général d'Hainaut Ingénierie Technique (HIT).
Dans notre région d'importants budgets ont déjà été investis notamment sur l'El Wasmes dans le bois de Colfontaine. Une zone d'immersion temporaire a été aménagée.
« L'objectif c'est d'utiliser au mieux la topographie à un endroit du cours d'eau pour y stocker de l'eau, un endroit qui ne pose pas de souci en vue de protéger l'aval où il y a des biens et des personnes à protéger », explique Benjamin Lenglez, Directeur ff du bureau d'études HIT.
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Toujours à Colfontaine une autre zone de 38.000 mètres cube est prévue à la rue du Rossignol, depuis 2017. A Asquillies aussi une zone d'immersion temporaire doit compléter les travaux déjà effectués sur le By mais là aussi ça coince, tout comme pour l'aménagement prévu depuis 2018 sur le By à Ciply. A chaque fois, c'est l'acquisition des terrains qui pose problème.
« Il y a la crainte des propriétaires impactés par nos ouvrages pour limiter leurs parcelles. On essaie de privilégier les servitudes d'inondations et les zones d'immersion temporaire qui seront inondées en cas de pluie et qui restent praticables du moins pour le pâturage. Autre problème, ce sont les actes qui prennent pas mal de temps, et encore plus avec la crise sanitaire. Mais on a bon espoir que la situation se débloque », rassure Benjamin Lenglet.
Le prochain ouvrage qui devrait voir le jour c'est celui de la rue du Rossignol à Colfontaine . Les actes sont presque finalisés. Pour Asquillies, la procédure doit repartir. La commune a en effet refusé le permis demandé par la Province. A Cilpy aussi, il faudra encore un peu de patience.
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« On a un ouvrage de plus de 100.000m3 qui est adjugé. Nous attendons les emprises. Là il faudra encore au moins deux ans car les acquisitions n'ont pas beaucoup avancé. Ce sera sans doute le prochain après la ZIT du Rossignol » poursuit Benjamin Lenglez.
On le voit, la gestion des cours d'eau n'est pas un long fleuve tranquille. D'autant que la demande est de plus en plus pressante au vu des aléas du climat.