Pour la toute première fois, les journées du Matrimoine ont lieu à Mons. Co-organisées par les trois associations d'éducation permanente que sont Picardie Laïque, Soralia et Présence et Action Culturelles de Mons-Borinage, elles visent à mettre en évidence un héritage trop souvent occulté. Avec au programme, une double exposition et de nombreuses autres activités.
Claire Lejeune, Isabelle Blume ou encore Léonie de Lafontaine, trois noms inconnus pour la plupart mais qui font partie des figures que l'exposition "Héroïnes oubliées" veut mettre en lumière. "Le but de cette exposition, c'est de visibiliser les femmes montoises, au-delà des plus connues Marguerite Bervoets ou Sainte Waudru, abonde Marianela Gallegos, animatrice de Présence et Action Culturelles de Mons-Borinage. On met en évidence d'autres femmes qui ont marqué l'histoire de Mons. C'est une source importante d'inspiration, pour nos filles notamment. On a besoin de figures pour continuer la lutte féministe".
Ce qui était à la base un atelier créatif regroupant une bonne quinzaine de participantes a finalement donné naissance aux premières Journées du Matrimoine à Mons. Celles-ci sont co-organisées par Picardie Laïque, Soralia et Présence et Action Culturelles de Mons-Borinage. L'exposition est accessible à la Maison de l'adolescent aux côtés d'une autre exposition, réalisée également durant ces ateliers, et qui propose une ducasse plus inclusive. "La ducasse du futur, ce serait des femmes qui incarnent des hommes de feuille ou des hommes blancs, lance Marie Demoustiez, coordinatrice de Présence et Action Culturelles de Mons-Borinage. Et pourquoi pas une Sainte-Georgette ? Pourquoi pas une dragonne à la place d'un dragon?". Si elles ne veulent pas tout changer, les femmes qui ont réalisé cette fresque ne veulent plus entendre parler de l'argument de la force pour les empêcher de participer pleinement au combat. "Ce sont des excuses physiques qui pour nous ne sont pas valables, continue Marie Demoustiez. Chacun et chacune a le droit, quel que soit son genre ou son origine, de prendre part à une fête folklorique. Je vais reprendre une citation : pas besoin de zizi pour porter la queue du dragon. Cela veut tout dire".
En plus de ces deux expositions, 21 activités sont prévues, allant des conférences aux projections, en passant par des arpentages ou différentes animations. Une quinzaine de partenaires se sont associés pour célébrer les contributions de celles qui ont façonné la société. Et pour découvrir l'héritage des femmes dans les domaines sociaux, historiques, politiques et féministes. Enfin, si la place des femmes est évidemment centrale lors de ces journées, les hommes sont conviés à se joindre à l'évènement. "La visibilisation des femmes passe aussi par le questionnement du patriarcat. On a besoin d'alliés. Les hommes qui veulent participer sont les bienvenus, reprend Marianela Gallegos. On vient d'avoir une conférence à laquelle certains d'entre eux étaient présents, au sujet d'une reflexion sur les trois systèmes de domination que sont le patriarcat, le capitalisme et le racisme. Il y a beaucoup à construire, à déconstruire aussi. C'est le début et on va continuer".
Les Journées du Matrimoine, c'est un peu partout à Mons, jusqu'au 4 octobre. Et pour être au courant des prochains évènements organisés, rendez-vous sur la page Facebook de l'évènement : Journées du Matrimoine Mons.