Nous poursuivons notre série relative aux revendications des différents secteurs, en vue des élections. Aujourd'hui, place à l'enseignement. Le secteur a beaucoup manifesté tout au long de la dernière législature. De l'enseignement obligatoire à l'université, les sujets de mécontentement sont nombreux, mais ce sont les moyens que tous réclament, moyens humains et financiers.
2022, 2023, 2024, les enseignants sont dans la rue. Parmi les revendications, la diminution du nombre d'élèves par année et un meilleur financement. Exemple à l'Université de Mons qui a vu son nombre d'étudiants doubler, avec différentes conséquences.
« Il y a une surpopulation dans les amphithéâtres. Les locaux ne sont plus nécessairement adaptés aux tailles des cohortes. Le taux d'encadrement étudiants/professeurs est déséquilibré. Des enseignants se retrouvent avec trop d'étudiants à encadrer avec un déficit de qualité pédagogique » indique Laurent Lefèbvre, Vice-recteur à l'enseignement de l'UMons.
Pour encadrer les étudiants ou les élèves, il faut aussi des locaux adéquats. Et là quel que soit le niveau, le constat est le même.
« Pour avoir un enseignement de qualité, l'environnement est aussi important donc il faut remettre le bâti scolaire en état pour proposer quelque chose de qualité » souligne Jean-Christophe Dessilly, Directeur de l'Institut communal d'enseignement secondaire à Quaregnon.
La recherche de qualité passe aussi par un climat d'enseignement serein. Plusieurs données interpellent, surtout depuis le Covid.
« Avant le Covid, un étudiant sur trois s'auto-proclamait souffrir d'anxiété. Aujourd'hui on est à 50% , c'est énorme» constate le vice-recteur de l'UMons.
« On met surtout l'accent sur le climat scolaire. C'est quelque chose d'important tant pour nos élèves que pour les membres du personnel » renchérit JC Dessilly.
Pour améliorer le climat scolaire, l'enseignement secondaire plaide pour un ralentissement du rythme des réformes. Il faut prendre le temps de digérer l'arrivée du fameux pacte d'excellence.
« Les professeurs ont besoin de stabilité. Avec toutes les réformes que l'on a eues, cela demande beaucoup d'adaptation aussi bien au niveau des équipes de direction qu'au niveau des membres du personnel » explique le directeur de l'ICES.
Une stabilité qui permettrait peut-être de réduire l'écart entre les niveaux d'enseignement. Parce que c'est un fait dans le supérieur, on dénonce le fossé qui se creuse.
« Une frange de la population étudiante qui nous rejoint n'a pas tous les pré-requis pour commencer des études à l'université. On constate que de plus en plus d'étudiants n'obtiennent aucun de crédit lors de leur première année. On est passé de 10 à 17% » souligne Laurent Lefèbvre.
Des aides à la remédiation existent, via des financements qu'il faut rendre pérennes. Une meilleure orientation des élèves semble aussi primordiale. Toutes ces mesures demandent de l'argent, principal nerf de la guerre dans l'enseignement aussi.