Ce jeudi 10 février, de nombreuses écoles de la région montoise ont fermé leurs portes. Le secteur de l'Enseignement se rallie à un mouvement de grève en front syndical commun à Bruxelles.
En cause : les circulaires en perpétuel changement et l'incertitude concernant l'accord sectoriel, toujours non négocié. Nous avons rencontré les manifestants avant le départ.
Drapeaux et pancartes à la main, ils sont nombreux à partir manifester devant le siège du gouvernement de Fédération Wallonie-Bruxelles. Le secteur de l’enseignement en a ras-le-bol et veut faire entendre ses nombreuses revendications.
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"On aimerait des locaux en bon état et des classes qui ne soient pas surchargées. On souhaiterait passer moins de temps sur l’administratif, au détriment du pédagogique, pour que les élèves puissent avoir un enseignement de qualité comme ils le méritent." Quentin Delsine, enseignant en secondaire à l’Athénée Royal Marguerite Bervoets
Cette action syndicale est motivée par des tas d’autres raisons. Les efforts demandés aux enseignants face à la crise sanitaire, des négociations pour l’accord sectoriel bisannuel qui n’aboutissent pas ou encore une hausse des salaires qui ne voit pas le jour.
"Il y a vraiment un ras-le-bol. On a vraiment besoin d’une amélioration des conditions de travail et d’apporter des solutions concrètes à la pénurie. On se retrouvait au mois de janvier avec des réserves de recrutement vides, on ne trouve plus de professeurs. Rien n’est mis en place pour remédier à ce problème." Quentin Delsine, enseignant en secondaire à l’Athénée Royal Marguerite Bervoets
La pénurie d’enseignants s’intensifie. Les jeunes se dirigent de moins en moins vers la formation pédagogique. La plupart d’entre eux abandonnent par épuisement ou parce qu’ils considèrent leurs tâches de travail trop lourdes. Un avis que partage cette éducatrice.
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"Les enseignants et les éducateurs sont au même point. Nous n’avons aucune reconnaissance par rapport au travail qu’on effectue. On s’est adapté au Covid depuis 2019, mais on en parle pas alors qu’on était autant en première ligne que le personnel." Françoise Thienpont, éducatrice à l'Athénée Royal Marguerite Bervoets
Un problème exacerbé par la crise sanitaire qui ne convient plus non plus au personnel administratif et ouvrier (PAPO).
"Les premières circulaires qu’il y a eu pour le Covid, le secteur PAPO était complètement ignoré. Si le personnel en cuisine, de nettoyage ou les ouvriers ne sont pas là, l’école n’est pas propre, les enfants n’ont pas à manger et les réparations ne sont pas faites." Géraldine Gonnella, présidente du secteur PAPO de la régionale de Mons
Ils étaient plus de 5.000 à manifester à Bruxelles. Une délégation syndicale a été reçue par le gouvernement en fin de matinée.