Procès ce matin au tribunal correctionnel de Mons du chef chef de corps écarté de la police Mons-Quévy et deux policiers de la zone boraine. En mars 2022, J-H Nicolay a un accident. Il est soupçonné d'être en état d'ivresse, état qui aurait été caché par les deux policiers venus sur les lieux.
Que s'est-il passé en mars 2022, la nuit où le chef de corps de la police Mons-Quévy, Jean-Hubert Nicolay a eu un accident de voiture à hauteur d'Asquillies ? C'est l'enjeu du procès qui s'est tenu aujourd'hui.
Pour le ministère public, les choses ont claires . Pas moins de 18 éléments attestent de l'état d'ébriété du chef de corps. Pourtant, cet état n'est pas apparu dans les éthylotests pratiqués par les deux policiers de la zone boraine qui sont intervenus sur les lieux de l'accident. Et pour cause.
« Mes clients ne se contre-disent absolument pas. Ils ont parfaitement la même version depuis le premier jour. Ils ont toujours affirmé que Mr Nicolay n'a pas soufflé dans l'éthylotest, c'est d'ailleurs le faux qui leur est reproché » souligne Elena D'Agristina, avocate des deux policiers de la zone boraine.
Pour ce faux, des faux et fraudes informatiques, le ministère public a requis un an de prison avec sursis et 5 ans d'interdiction pour les deux policiers borains, qui ont déjà écopé d'un blâme.
« Je pensais que le Ministère public allait être plus clément. Nous demandons l'acquittement à titre principal et une peine clémente à titre subsidiaire » poursuit l'avocate.
Pour Jean-Hubert Nicolay, le Ministère public a requis 1 an de prison avec sursis et un ou deux mois de retrait de permis. Mais l'avocat du chef de corps réclame lui l'acquittement pur et simple. Le parquet n'aurait travaillé qu'à charge et la défense n'a pas pu effectuer de devoirs complémentaires.
« Il est très clair dans ce dossier que tous ceux qui ont vu Mr Nicolay le soir des faits n'avait pas les yeux exorbités ou n'a pas vomi, autant de signes d'ivresse ! En plus son haleine ne sentait pas l'alcool » indique Marc Uyttendaele, avocat de JH Nicolay
Or une prise de sang réalisée à l'hôpital où a été transféré le chef de corps après son accident indique un taux très élevé d'imprégnation alcoolique. Pour la défense, cette prise de sang a tout fait basculer.
« Personne ne le soupçonne d'être en état d'ivresse et quand apparaît le résultat de la prise de sang, tout le monde le considère comme un ivrogne . Le seul problème c’est que dans l’état du dossier, l'heure de réception de cette prise de sang c'est 2h13 alors que l'accident a eu lieu à quelques kilomètres, quelques minutes plus tôt et que Mr Nicolay n'arrive à l'hôpital qu'une demi-heure après l'heure de réception de la prise de sang ! » souligne Me Uyttendaele.
Cet argument et le fait que la prise de sang s'avérerait illégale sont les éléments principaux de la défense de Jean-Hubert Nicolay. Le chef de corps aurait plutôt subi une commotion cérébrale suite à la violence de l'accident.
Le tribunal rendra son jugement le 18 mars prochain.