Boucher, un métier qui séduit de moins en moins de jeunes. Il en est un pourtant qui y a trouvé sa voie! Maxence Lopat travaille dans une boucherie de la région. Il vient de remporter deux médailles au concours de la corporation des Bouchers et Charcutiers de Chimay et environs. Rencontre avec un boucher médaillé d'or et d'argent!.
Le voici le boudin noir qui a permis à Maxence Lopat de remporter la médaille d'or d'un concours renommé, devant une centaine de participants. C'est sans doute le mélange original mis au point qui a permis de ramener la coupe à la boucherie.
« Y a pas de colorants, y a pas d'additifs et tous les tralala que l'on peut trouver ailleurs ! Il y a du chocolat, des cerises et de l'amour ! Ça se mange chaud ou froid. Il y a des morceaux de chocolats, qui donne du croquant, et des cerises. Le chocolat noir à 70% donne de l'amertume mais elle est cassée par le boudin sucré et la cerise. Le mélange sucré salé passe super bien » explique Maxence Lopat, boucher.
Pour arriver à concocter ce mélange, Maxence s'y est repris à trois fois. Il a ajusté sa préparation en suivant l'avis de ses clients.
« Les clients sont mes premiers cobayes. Je les écoute. Au début les boudins prototypes étaient un peu plus liquides, moins fermes. Les gens préféraient plus fermes. Je les écoute car c'est aussi la clientèle » poursuit le boucher.
Une clientèle qui a l'habitude des médailles remportées. Car ce n'est pas la première fois que Maxence se lance dans un concours. Mais en 2023, il a fait coup double.
« Ça, c'est celle de l'année dernière avec un boudin blanc poireaux/lardons. Là ce sont les coupes de cette année, l'or pour le boudin rouge et l'argent pour le boudin blanc » nous montre fièrement le boucher.
Le boucher médaillé d'or qui voulait être prof!
Un boudin blanc aux escargots ! Ce jeune boucher a des idées et aime les mener à bien. Pourtant rien ne le prédestinait à manier couteaux et quartiers de viande. Il envisageait d'être professeur d'histoire...
« Je ne suis pas né dedans ! J'ai un parcours un peu spécial au niveau de la scolarité. J'ai eu besoin d'un job d'étudiant quand j'avais 16/17 ans. J'ai commencé dans la boucherie et ça me plaisait ; Un moment je me suis demandé si je continuais l'université ou si je faisais un apprentissage. J'ai tout plaqué et je me suis inscrit comme apprenti boucher » détaille Maxence Lopat.
Depuis 4 ans, Maxence exerce à Saint-Ghislain sous l'oeil d'un patron, issu d'une dynastie de bouchers habitués aux concours et aux médailles. La fierté du métier, parfois mal réputé, c'est ici une tradition...
« Ne pas être fier, ce serait un peu... Moi je trouve que c’est un beau métier mais y a des gens qui trouvent qu'il fait trop froid, qu'il ya trop de sang ou que c’est trop sale... » sourit Eugène Pochet, boucher.
Autant d'arguments qui n'ont manifestement pas effrayé Maxence. Pour l'an prochain, il connaît déjà son défi. Remporter une nouvelle médaille d'or pour le boudin blanc cette fois.