Le personnel du Home Le Bon Repos à Dour est en colère. Il est venu le crier au Conseil de l'Action sociale qui se tenait au CPAS ce mardi soir. En front commun, les manifestants ont réclamé plus de moyens humains et une rénovation du bâtiment. Des revendications que les gestionnaires ont entendues mais qu'ils ont du mal à concrétiser pour plusieurs raisons. Explications.
Le métier de soignant exige du temps et des bras, des revendications que le personnel du home du CPAS de Dour est venu clamer devant le conseil de l'action sociale. Si les travailleurs en sont venus à manifester en front commun, c'est que la situation est devenue intenable.
« On n' a pas assez de personnel pour bien soigner nos résidents. On aimerait bien avoir assez de bras pour des soins corrects. Qui en pâti ? Les résidents. On essaie de faire ce qu'on peut mais c’est vraiment à la chaîne » explique Laurence Ruelle, Infirmière au Home Le Bon Repos.
« On demande de l'aide des bras pour pouvoir passer plus de temps avec les personnes âgées. Ce n'est pas parce que tu es assise à côté de quelqu'un que tu ne travailles pas. Les personnes âgées ont besoin de parler ! Il n'y a pas que les soins, les pansements parce que les personnes sont seules parfois ! » indique Joséphine Cammarata, aide-soignante au Home le Bon Repos.
Autant d'éléments dont le conseil de l'aide sociale a pris toute la mesure. Des engagements sont en cours même s'il n'est pas facile de recruter pour l'instant.
« Il y a des demandes auxquelles son a répondu, pour le soir par exemple. Il y a des engagements qui ont été faits et qui sont prévus ainsi que des prolongements de contrat. Nous avons des difficultés quand des personnes sont absentes. Nous essayons d'être le plus réactif possible mais il y a des délais quand il y a des contrats à faire », explique Martine Coquelet, Présidente du CPAS de Dour.
Des discussions ont bien eu lieu entre travailleurs et CPAS, mais sans succès jusqu'à présent. Les syndicats réclament donc plusieurs choses.
« On réclame de meilleures conditions de travail et surtout de reprendre les discussions et avoir du concret et ne pas attendre plusieurs mois, voire même des années pour avoir du concret » insiste Arnaud Flandroit Détaché CGSP de Mons-Borinage.
Parmi ces points, il y a la rénovation du home qui, tout le monde le reconnaît est vieillissant. Une situation qui ne facilite pas la tâche des soignants.
« Les salles de bains et les WC sont à l'extérieur des chambres. Tu dois laver la personne, tu dois attendre ton tour et il n'y a pas toujours de l'eau chaude , ce n’est pas évident de travailler dans de telles conditions » détaille Joséphine Cammarata, aide-soignante.
Conscient de la nécessité de moderniser l'infrastructure, le CPAS envisage la construction d'un nouveau bâtiment, notamment en recherchant un partenariat avec le privé. Jusqu'à présent cette solution est dans l'impasse.
« Notre appel a été diffusé à grande échelle, sans succès. Nous sommes toujours à la recherche de solution pour trouver une subsidiation mais pour que le nouveau projet de home soit rentable nous devons avoir 100 lits alors que nous n'en n'avons que 58 » souligne la Présidente du CPAS.
Après avoir été reçu et écouté par le conseil de l'action sociale, le personnel attend maintenant des actes concrets tant pour améliorer son bien-être au travail que celui des résidents.