Ce matin, un hélicoptère s'est écrasé sur l'usine Advachem, dans le zoning de Tertre-Hautrage. Rassurez-vous, il s'agissait là d'un exercice catastrophe organisé par le Gouverneur de la Province de Hainaut, une obligation légale pour toutes les usines Seveso. Pour l'exercice, les services de secours et de sécurité étaient mobilisés, ainsi que de nombreux acteurs.
9h30 ce matin à la caserne montoise de la zone Hainaut Centre. Les pompiers viennent d'être appelés en renfort pour un accident survenu dans une usine Seveso à Hautrage. Immédiatement, les camions démarrent vers Advachem.
«J'étais sur le pont et j'ai vu un hélicoptère qui a commencé à tourner et il a frappé une citerne. Il y avait de la fumée et des flammes et tout a explosé ! » explique Rudy Krater, faux témoin de la scène.
C'est le scénario de base de l'exercice catastrophe qui a mobilisé aujourd'hui les différentes forces d'intervention sur le site de cette usine chimique.
« J'ai écrit le scénario en collaboration avec toutes les disciplines de l'urgence, les pompiers, le monde médical, la police, la défense et également la communication », précise Guy Dobbelaer, commandant militaire de la province de Hainaut et directeur de l'exercice
Car il ne faut négliger aucun aspect dans cet exercice, obligatoire tous les trois ans dans les usines classées Seveso dite seuil haut.
« C'est un exercice de grande ampleur avec 150 acteurs et avec les autorités du Gouverneur et de la commune. On est aux alentours des 200 acteurs qui jouent le scénario catastrophe », ajoute Laetitia Quenon, Responsable du Bureau de sécurité civile chargé de la planification d’urgence, gestion et communication de crise.
Pour que les faits soient les plus proches possibles de la réalité, tout le monde suit son rôle à la lettre.
« Je suis militaire de réserve. Je suis le chauffeur du bus qui a conduit des étudiants visiter le site. Avec la fumée, je n’ai plus vu les étudiants. J'étais en état de choc ! », explique Louis Nicodème, chauffeur fictif.
Pour ces journalistes fictifs, élèves d'une école provinciale, c'est une plongée dans un nouvel univers et une découverte de la réalité de terrain.
« Personne ne donne d'information or, on en a besoin. On n'a aucune idée du nombre de blessés, de morts. On sait juste qu'il y a des émanations » souligne Eloïse Haltes-garderies, journaliste fictive.
Des émanations qui obligent les pompiers à s'équiper. Pour veiller au bon déroulement des étapes, des évaluateurs suivent pas à pas les réactions de chacun.
« On a des petits yeux qui suivent les pompiers, les ambulanciers, etc. Il y aura une évaluation complète pour avoir un plan d'action et une évaluation complète de la façon dont on a fonctionné », poursuit Laetitia Quenon.
La population est elle aussi mise à contribution puisque dans le cadre de cet exercice le système Be Alert a été déclenché. Il sera lui aussi évalué.
« Les citoyens qui reçoivent les messages peuvent aller sur le site de la commune de St Ghislain et ils pourront nous donner leur avis sur les messages reçus afin que nous puissions améliorer nos procédures et nos processus », conclut Laetitia Quenon.
Car c'est bien là l'objectif de ce genre d'exercice. Mettre tout en oeuvre pour que l'information circule, pour que chacun sache jouer son vrai rôle au mieux lors d'une réelle intervention de cette ampleur.