Acte deux de la mobilisation du monde enseignant, ce matin à Mons. Après Bruxelles en février, c'est la cité du Doudou qui a accueilli tous les acteurs de l'enseignement venus réclamer une écoute de la part de leurs autorités de tutelle.
Ils étaient entre 3 et 4 000 à défiler avec un catalogue de revendications bien fourni.
« Il faut moins d'élèves dans nos classes », « La porte est ouverte, on peut s'asseoir autour de la table, mais sur la table il n'y a rien ! »
Le monde enseignant est en colère. Après la manifestation de février, tous étaient à nouveau mobilisés à Mons pour faire l'inventaire des revendications. Et la liste est longue, d'autant que les responsables de la Fédération Wallonie Bruxelles semblent faire la sourde oreille.
« Madame Désir ne nous entend pas, elle nous impose tout de sorte de réformes, de plans de pilotage... Elle devrait faire confiance aux professeurs », explique Sabrina Coronati, professeur d'anglais.
« On ne nous entend pas sur la taille des classes, on ne nous entend pas sur l'enseignement qualifiant », ajoute Aurélien Hantson, instituteur primaire.
« Le ras-le bol est complet ! On ne voit pas de retour à nos revendications. Ils font la sourde oreille et ça ne passe plus » conclut Quentin Delsine, permanent SLFP enseignement pour la région de Mons-Centre.
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C'est donc en front commun que le monde enseignant a à nouveau battu le pavé pour réclamer une écoute et une temporisation dans le rythme des réformes. A côté des revendications propres au personnel enseignant, il y a aussi celles de tous ceux qui gravitent autour de l'école, du personnel administratif, aux éducateurs sans oublier les ouvriers.
« Il faut savoir que quand on fait une nuit de 8 heures, cela compte pour 4 heures ! » dénonce Luc Château, éducateur dans un internat.
« Le personnel ouvrier a continué à travailler pendant le Covid puisqu'il n'y avait pas de télétravail. Il y avait à chaque retour à l'école un surplus de travail. Il n'y a pas eu d'augmentation d'effectifs mais bien une augmentation des heures » dénonce Laurence Semoulin, permanente CSC.
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Et cette augmentation des heures, les enseignants la soulignent également, à cause d'un accroissement de la charge administrative. Une lourdeur qui pèse aussi sur les vocations.
« On a une charge administrative de plus en plus énorme, que les parents ne soupçonnent pas car on continue à faire notre travail avec coeur. Mais on est en demande d'aide », indique Muriel Dubucq, institutrice primaire depuis 27 ans.
« Plus personne ne veut venir dans l'enseignement car les normes changent tout le temps. Ca devient catastrophique, on nous demande de plus en plus », conclut Isabelle Baguet, institutrice maternelle.
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Cette fois, le monde enseignant espère être entendu. A cette fin, des cartes postales signées des principales revendications seront envoyées au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Sans réponse concrète, tous ont d'ores et déjà promis de se retrouver une nouvelle fois à Liège le 5 mai.