Entre prairies, haies, vergers, alignement d'arbres et mares, le bocage agit comme un véritable maillage écologique, jouant un rôle capital pour la biodiversité et le climat. C'est avec l'envie de restaurer ce type de paysage que le Parc naturel des Hauts-Pays met en place l'opération "Bocage pour tous", en proposant à bas prix de nombreuses essences différentes d'arbres et de haies.
En mars, le Parc naturel des Hauts-Pays a lancé son opération "Bocage pour tous". Jusqu'en août, toute personne possédant un terrain sur le territoire du Parc peut commander des haies, des arbres fruitiers et des grands arbres indigènes. "On fait cela pour réinstaurer le bocage, qui est vraiment typique de notre territoire, commente Benjamin Abrassart, chargé de mission au Parc naturel des Hauts-Pays. Malheureusement durant les années 70 il y a eu énormément d'arrachages pour créer des parcelles plus grandes en faveur de la mécanisation et pour augmenter la production. On se rend compte maintenant que c'était une erreur et que les bocages sont très importants de nos jours, pour stocker le carbone, pour limiter l'érosion du sol et pour protéger le bétail des intempéries et de la chaleur".
Avec "Bocage pour tous", le Parc a pour objectif de planter plus de 300 arbres et à peu près 3000 mètres de haies. "Grâce à la Région wallonne, on va financer les plantations à hauteur de 80%, ce qui revient à 5 euros par arbre ou par kit de haies, soit 20 plants", explique Camille Lefèbvre, directrice du Parc naturel des Hauts-Pays. Habitué à mener ce type d'actions, le Parc naturel dispose cette fois de plus de moyens. Chaque commande pourra cependant contenir au maximum 14 arbres fruitiers, 19 arbres indigènes et 400 plants de haies. "On s'est limités à ces quantités-là parce qu'au-dessus de ces seuils, on passe sur le programme "Yes we plant" de la Région wallonne, continue Camille Lefèbvre. On peut aussi donner un coup de main pour ce projet concernant les démarches administratives mais ici c'est justement une action complémentaire pour permettre à tout un chacun, qui n'a peut-être pas la possibilité de faire un chantier d'une telle ampleur, de malgré tout pouvoir participer à son niveau à la restauration du bocage".
Aubépine, prunellier, fusain d'Europe, pommier, poirier, cerisier, chêne, châtaignier ou peuplier sont par exemple toutes des espèces favorisant la biodiversité. Au fil des ans, Catherine Wery, de la ferme des 4 chemins, a participé à plusieurs plantations de ce genre sur ses terrains. En tant qu'agricultrice, elle estime que c'est essentiel de restaurer les bocages et de lutter contre le réchauffement climatique : "On a été dans les premiers à s'inscrire dans cette démarche, lance-t-elle. La haie qui se trouve juste derrière moi a été plantée au cours de l'hiver 2009-2010. Il s'agit d'une démarche de longue durée, qui, s'il faut être patient, porte ses fruits. Il faut le temps que les arbres poussent et que les haies prennent leur espace. Cela demande moins d'entretien par après mais au début il faut énormément protéger, par exemple en évitant que les bêtes n'aillent les manger". Le Parc fait donc signer une charte engageant le planteur à tout mettre en oeuvre pour pérenniser la pousse.
La commande s'effectue sur le site du Parc naturel pour une distribution qui aura lieu en fin d'année.