Si cette semaine est placée sous le sceau de la mobilité, avec des activités locales pour promouvoir la mobilité douce, elle est également l'occasion pour certains de taper du poing sur la table. Les personnes à mobilité réduite et en situation de handicap estiment être les grands oubliés lorsqu'il s'agit de penser les déplacements à Mons.
Un trottoir bien trop étroit ou un poteau en plein milieu de celui-ci, voilà le genre de situations problématiques auxquelles est confronté Philippe dans sa vie quotidienne. "Depuis quatre ans je demande une inflexion de bordure qui puisse me permettre de passer le trottoir pour me rendre à la pharmacie, indique celui qui est également vice-président de l'association PMR Mons-Borinage. Je ne l'obtiens pas. Pourtant une pharmacie c'est quand même de première nécessité. Je dois dépendre de la gentillesse de ma pharmacienne qui m'amène mes médicaments. Je suis un citoyen qui paye ses impôts mais je n'ai pas les mêmes droits que les valides".
Philippe est loin d'être le seul concerné par ces infrastructures inadéquates. Christiane, assimilée à une piétonne en roulant à l'allure du pas avec son véhicule motorisé, utilise les trottoirs. Mais elle est parfois obligée de se déplacer directement sur la route. "On ne sait pas descendre des trottoirs, lance-t-elle. Si l'adouci de trottoir n'est pas assez bas, on est obligé de faire demi-tour et de chercher un endroit plat pour passer".
Ces obstacles, les personnes à mobilité réduite les rencontrent un peu partout en ville. Selon la Région wallonne, 30% de la population est considérée comme PMR. Trois lettres qui regroupent plusieurs catégories de personnes. "On peut parler à Mons de 29.000 personnes qui sont concernées par ces difficultés de mobilité, parce qu'elles sont PMR, éclaire Ludovic Toussaint, qui s'occupe de l'association PMR à Mons. Les PMR, c'est aussi par exemple une maman qui pousse un landau. Parmi ces 29.000 personnes, il y en a 12.000 qui sont en situation de handicap. Enfin, n'oublions pas qu'il y a 19.000 Montois et Montoises qui ont plus de 65 ans. Et quand c'est le cas, à mon instar, on commence à rencontrer ces difficultés". Ludovic Toussaint pointe également le manque d'aménagements pour les personnes malvoyantes, en montrant les marches de l'entrée d'un passage sous-terrain : "Juste derrière moi c'est vraiment dangereux. Il n'y a pas de dalles podotactiles. Elles sont absentes à de très nombreux endroits".
Pour les PMR, la solution est simple afin d'éviter ce genre de situations. "Je pense que les problèmes doivent être traités directement à la base, reprend Philippe. Quand la Ville entreprend des travaux, quand quelqu'un construit un bâtiment, il faut que nous soyons concertés. Pour qu'on puisse voir si les trottoirs sont accessibles pour nous ou s'il y a des inflexions prévues. Afin qu'une fois que les travaux soient effectués, on ne retrouve pas de problèmes qu'il faut régler à la six-quatre-deux. On ne doit pas être laissés de côté. On est des citoyens".
Les deux groupes PMR à Mons et PMR Mons-Borinage ont déjà alerté la Ville à plusieurs reprises. Ils seront attentifs à la déclaration politique de la future majorité communale. Et réclament que la mobilité des PMR fasse partie des objectifs de la nouvelle mandature.