A l'avant-veille de la grève générale de ce mercredi, la CSC a mis en lumière une étude qu'elle a réalisée. Celle-ci s'attache à décortiquer le bilan des entreprises hennuyères pour faire un constat : 1/5 d'entre elles redistribuent des dividendes alors que certaines n'engrangent même pas assez de bénéfices. A l'heure où les travailleurs réclament une hausse de leur pouvoir d'achat, le syndicat chrétien veut démontrer que l'argent disponible n'est peut-être pas distribué à bon escient. Explications.
5,4 milliards, c'est le montant des bénéfices redistribués par les 4994 sociétés hennuyères qui octroient des dividendes. Un chiffre qui ne fait qu'augmenter, alors que nous sommes dans une situation de crise depuis 2020.
« Ça a été multiplié par 7 entre 2020 et 2021. Dans le même temps , si vous regardez l'augmentation des salaires, c'est moins de 5%. Vous imaginez une augmentation de plus de 600% et une augmentation de moins de 5% pour les salaires ! » souligne Attilio Virga, permanent interprofessionnel au Service Entreprise de la CSC hennuyère.
Avec ce constat, le syndicat chrétien compte mobiliser les troupes en vue de la grève de ce mercredi. En réclamant aussi une meilleure redistribution de l'argent disponible.
« La libre négociation c'est aussi aller là où il y a de l'argent et de faire en sorte qu'il y ait une juste redistribution, certainement quand l'état ne s'y atèle pas », martèle Jean-Marc Urbain, secrétaire fédéral de la CSC Mons-La Louvière.
Mais l'étude réalisée par la CSC veut aussi attirer l'attention sur la santé des entreprises. Certaines ont un taux de distribution de dividendes bien trop élevé, ce qui met en péril leur avenir.
« Au niveau du Hainaut, sur les 5000 entreprises, vous en avez 1/ 5 qui sont en difficulté et qui redistribuent quand même des dividendes alors que ces 1000 entreprise sont besoin d'être recapitalisées et qu'elles ont un problème de cash », souligne Attilio Virga, permanent interprofessionnel au Service Entreprise de la CSC hennuyère.
C'est en épluchant les bilans publiés par la Banque nationale que la CSC a noté ces anomalies. A Mons-La Louvière, le syndicat a même relevé 68 entreprises qui ont décidé de verser des dividendes alors que leur situation financière est déficitaire. Incompréhensible pour le syndicat chrétien.
« Il y a des entreprises qui distribuent plus que ce qu'elles ne gagnent avec un discours qui dit que c’est à cause des travailleurs qui coûtent trop cher qu'elles n'arrivent pas à survivre ! » poursuit Jean-Marc Urbain, secrétaire fédéral de la CSC Mons-La Louvière.
La CSC plaide donc pour une répartition plus juste des bénéfices réalisés. Le syndicat a calculé qu'en doublant la rémunération des travailleurs, les entreprises concernées pourraient continuer à redistribuer des dividendes à hauteur de 15%