Après 7 mois de fermeture pour cause de réorganisation, la Maison Comtesses, le service de soins palliatifs de l'hôpital de Mons-Constantinople du CHU Helora, vient de rouvrir. Le tout avec un projet et des objectifs redéfinis et une équipe en partie renouvelée.
Si les patients continuaient d'être accueillis pour une prise en charge palliative au sein de l'hôpital de Mons-Constantinople, ils sont enfin de retour à la Maison Comtesses, le service de soins palliatifs qui compte un total de 6 lits. "La réouverture se passe très bien, pas de couac à signaler, précise Coralie Scholz, la nouvelle infirmière en chef. J'ai une super équipe qui a accueilli les trois premiers patients ce mercredi. Aujourd'hui, on accueille les trois derniers. On a travaillé au préalable pour réorganiser l'unité et créer un nouvel aménagement qui correspond à nos besoins".
Pour Sébastien Bartholomée, directeur médical du CHU Helora - Mons-Constantinople et Warquignies, ce retour est une excellente nouvelle : "C'est évidemment avec beaucoup de bonheur qu'on réintègre cet espace qu'on avait laissé de côté il y a quelques mois, raconte-t-il. Il y avait des différences de visions assez importantes entre l'équipe infirmière et l'équipe médicale. Il a fallu nous réaligner complètement pour avoir une vision commune et partager des mêmes objectifs de prise en charge des patients". C'est une équipe remodelée qui a été mise en place. Une médecin anesthésiste rejoint le docteur Audrey Baron et une troisième médecin intègrera l'équipe dans plusieurs semaines. De son côté, l'équipe infirmière est largement remaniée. Si deux membres sont toujours là, une bonne partie a souhaité être réorientée vers d'autres services de l'hôpital. Alors que l'équipe paramédicale reste identique.
Le projet médical a en tout cas été redéfini pour repartir sur de meilleurs bases. "Je crois tout à fait au projet qui est en train de s'installer, un projet que je défends depuis mon arrivée ici, lance Audrey Baron, médecin à l'unité de soins palliatifs La Maison Comtesses. Un projet qui est, je pense, en accord avec la réalité du terrain et de la médecine actuelle. Une réalité qui va encore être amenée à évoluer dans les années à venir. Il faut suivre non seulement nos patients mais aussi le cadre légal et institutionnel. Je pense que faire un métier de soignant c'est aussi se remettre en question et évoluer perpétuellement. Je crois que les blessures sont pansées et que la façon dont nous allons redémarrer va être tout à fait profitable".
Le service de soins palliatifs veut maintenir une qualité d'accueil mais adapter l'accompagnement aux enjeux actuels. "Les soins palliatifs ont beaucoup évolué ces 20 dernières années, explique Sébastien Bartholomée. On prend en charge des patients de plus en plus lourds. Un certain nombre est encore en traitement, avec de la chimiothérapie ou de la radiothérapie. Il fallait donc adapter l'organisation du travail au sein de l'équipe à ces nouvelles donnes, de manière à pouvoir proposer au patient les prises en charge optimales". Audrey Baron : "Je pense que l'objectif de prendre des patients en charge de plus en plus précocement implique qu'on doive gérer des actes techniques qui sont de plus en plus spécifiques, évoluer, se former et enrichir régulièrement nos connaissances. Et également ouvrir des discussions en équipe par rapport à des sujets plus sensibles que sont l'euthanasie ou la sédation. Je pense que tout cela sera, si pas nouveau, du moins abordé différemment dans l'unité".