SAFE, c'est un projet européen développé par l'UMons et Materia Nova qui cherchent à développer un traitement anti-bactérien pour les implants humains. Avec le vieillissement de la population et la résistance aux anti-biotiques, l'enjeu est important.
Nous sommes dans les locaux du centre de recherches Materia Nova à Mons. C'est ici que travaillent en partenariat Damien Thiry, professeur de chimie à l'UMons et Axel Hemberg, chercheur. Tous deux sont des chevilles ouvrières du projet européen Safe qui rassemble des partenaires wallons, flamands et français. Il s'agit de trouver une espèce de bouclier anti-bactérien pour les implants humains. On parle ici de prothèses orthopédiques ou d'implants dentaires par exemple. L'opération devenue banale peut néanmoins engendrer des complications.
« Il peut survenir certaines complications et l'une d'entre elle et l'une d'entre elle qui arrive dans 1 à 5% des cas, c'est une infection bactérienne. Cela peut entraîner des douleurs,n des inflammations qui peuvent mener au retrait de l'implant ou même à la diffusion de l'infection dans le corps. Cette problématique est au coeur du projet SAFE. L'objectif, c'est d'agir en prévention en recouvrant ces implants d'un revêtement très fin qui est bio-compatible et anti-bactérien » explique Damien Thiry, Professeur à l'UMons et coordinateur du projet SAFE.
Et ce revêtement est obtenu en mettant l'implant initial dans ce genre de réacteur au plasma.
« Ici on voit un élément d'une prothèse de hanche que l'on insère dans le réacteur au plasma. L'objet sera en contact avec le plasma. On va également insérer des molécules spécifiques dans le plasma qui vont se dissocier. Les fragments de ces molécules vont venir réagir à la surface de l'implant et le recouvrir d'une fine couche » poursuit Damien Thiry.
Cette technologie présente également l'avantage de ne pas avoir d'impact sur l'environnement. Le projet SAFE est financé à hauteur d'un peu moins de trois millions d'euros. Les chercheurs ont 4 ans pour proposer une solution. Pour cela, ils devront d'abord la tester dans cette autre machine.
« L'idée est de reproduire le revêtement anti-bactérien et bio-compatible sur ces implants pour prothèses orthopédiques et de vérifier si on préserve les propriétés sur un traitement d'une dizaine, centaine voire d'un millier d'implants » souligne Axel Hemberg, Chercheur chez Materia Nova.
Cette étape est essentielle avant de pouvoir proposer la technologie à un industriel, avant d'envisager une éventuelle commercialisation.
« Une fois que le revêtement a été reproduit sur ce type d'implant, c'est d'estimer de voir la viabilité du produit qui sera mis à disposition pour les différents partenaires du projet, notamment les sociétés comme Serum ou autres qui participe et contribue au bon fonctionnement du projet », poursuit Axel Hemberg.
Autour de la table du projet, on retrouve aussi les hôpitaux de notre région. Ils donneront un avis consultatif par rapport à la solution testée.