Depuis le début du conflit en Ukraine, les initiatives se multiplient dans notre région. Les cinq communes de la zone boraine ont décidé de se concerter et de se mobiliser.
Des points de collecte de médicaments, de denrées non périssables et d'objets de première nécessité sont organisés dans les différentes entités. Tout est centralisé à l'Eglise catholique ukrainienne de Colfontaine d'où partiront les camions qui acheminent l'aide.
Le téléphone de Natalia n'arrête pas de sonner. La présidente de l'association des femmes ukrainiennes de Belgique est sur le pont pour organiser la collecte et l'acheminement des dons qui affluent auprès de l'église catholique ukrainienne de Colfontaine. Comme partout les citoyens se mobilisent.
« A mon échelle, j'ai apporté quelques kilos de farine ou des serviettes hygiéniques car je me dis que pour ceux qui sont en guerre ce n'est pas évident », explique cette citoyenne.
« Il y a des vêtements chauds, des gants, des bonnets, du matériel médical et des bandages », précise cet autre citoyen.
Le matériel médical et les denrées non périssables font en effet partie des indispensables à envoyer en Ukraine. Car là-bas tout commence à manquer. Pour acheminer l'aide, c'est tout un réseau logistique qui se met en place.
« Pour le moment les premières camionnettes qui sont parties sont allées à la frontière polonaise. Aujourd'hui on va tester un nouveau schéma. Un camion d'une société polonaise avec des chauffeurs polonais qui vient chercher tout ce qu'on a à expédier. Lui pourra traverser la frontière et aller vers un premier entrepôt humanitaire en Ukraine dans la région de Lviv », détaille Natalia Ostach, Présidente de l'association des femmes ukrainiennes de Belgique.
Une région proche de la frontière polonaise. Pour remplir ce camion et les autres à venir, les communes du Borinage proposent aussi leur aide.
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« Ce soir il y a un camion qui part. Les communes vont mettre des ouvriers à disposition pour charger les 20 tonnes. Pour jeudi ou vendredi on mettra un camion à disposition avec chauffeur pour conduire des médicaments et des denrées en Ukraine. On s'en occupe, les téléphones n'arrêtent pas de chauffer, mais c'est vraiment une catastrophe ! » souligne Luciano d'Antonio, Bourgmestre de Colfontaine et Président du conseil de police de la zone boraine.
Une catastrophe qui touche particulièrement la population.
« Je ne regarde pas la télé car je trouve cela très triste. Mais j'ai des enfants, c'est à ça que je pense. J'ai un fils de 20 ans aux études et je me dis que si on lui disait d'arrêter l'école et de prendre un fusil, je serais bien triste, c'est pour cela que je suis ici » ,explique Séverine Beauvois.
Dans chaque commune du Borinage, des points relais sont organisés pour que chacun puisse apporter sa pierre à l'édifice de la solidarité.
« A Quaregnon, le point relais se trouve à la rue de l'égalité à la maison de quartier. On peut y déposer des vivres non périssables et des médicaments. A ce sujet on a aussi fait appel à toutes les pharmacies de la commune », précise Damien Jenart, Bourgmestre de Quaregon.
Par manque de place, l'association des femmes ukrainiennes demande de ne plus apporter de vêtements pour l'instant. Les dons déjà effectués sont néanmoins utilisés à bon escient. Une partie est envoyée via la Pologne, le reste sert aux réfugiés qui arrivent chez nous.
« Hier une famille de six enfants est venue uniquement habillée de ce qu'ils avaient sur eux. On leur propose de regarder ce qui leur convient. Pour les enfants, on prend des couches, des produits d'hygiène mais on expédie pas tout » précise Natalia Ostach.
Pour accueillir au mieux les réfugiés, souvent des femmes avec enfants, du matériel de puériculture est également le bienvenu.