Ce mercredi en fin d'après-midi, une manifestation a rassemblé près de 200 personnes sur la Grand Place de Mons. Une manifestation qui avait pourtant été interdite par le bourgmestre Nicolas Martin et les forces de l'ordre, mais le public s'est tout de même rassemblé.
Un rassemblement pacifiste où les personnes ont voulu exprimer leur colère face aux mesures actuelles.
Malgré l'interdiction, le message était plus important que les possibles conséquences. Pour Sandrine, Violette et Frédérique, trois jeunes d'une vingtaine d'année, à l'origine de ce rassemblement, les mesures sanitaires sont trop lourdes à respecter et il fallait le faire savoir.
"Les dernières mesures sanitaires annoncées au dernier Comité de concertation ont été la goutte d'eau qui a fait débordé le vase" explique Violette Noiret, l'une des organisatrices. "Depuis le début de cette pandémie, on se dit qu'il faut manifester. On ne vit pas dans une période normale et il faut soutenir toutes ces personnes qui sont privées de tout. Je pense aux étudiants, à l'Horeca et toutes ces personnes qui ont du fermer leur commerce. Au final, ces personnes se retrouvent à la fin du mois et ne peuvent pas se payer à manger. Ce n'est pas normal!"
La manifestation prévue depuis quelques mois via un groupe Facebook a rassemblé beaucoup de personnes. Sur le groupe, près de 2000 personnes étaient intéressées par l'évènement et 700 comptaient y participer. Par mesure de précaution, la Ville de Mons et la zone de Police Mons-Quévy ont fait savoir qu'ils n'autorisaient pas la manifestation par communiqué de presse hier soir.
"Le Collège de la zone de Police Mons-Quévy, réuni ce mardi, a décidé de ne pas autoriser la manifestation prévue ce mercredi 31 mars à Mons" peut-on lire dans le communiqué. "Comme toutes les demandes de manifestations, celle-ci a fait l’objet d’une analyse de risques continue et évaluée au jour le jour. Le contexte de ces dernières semaines, notamment les incidents survenus à Bruxelles et en Wallonie, a bien entendu pesé dans l’analyse de la menace (...). Il s’agit de la première manifestation qui ne sera pas autorisée sur le territoire montois depuis le début de la pandémie. Néanmoins, la sécurité des gens et des biens doit primer sur toute considération"
Les organisatrices avaient pourtant respecté tous les protocoles demandés par la police. Elles étaient donc déçues de cette interdiction surtout que la manifestation se voulait pacifiste. Les forces de l'ordre étaient présentes en Ville par mesure de précaution pour éviter les débordements. Mais elles ne sont pas intervenues pour disperser la foule.
"On a fait passer un maximum de messages pour que tout se passe bien et dans la paix" précise l'une des organisatrices, Frédérique Van Cromphout. "Notre objectif n'est pas de se rassembler sur la Grand Place pour faire la fête et tout casser. Ce n'est pas du tout l'idée, que du contraire. L'idée était surtout de faire passer des messages qui nous semblent important et de le faire de manière pacifique. On est persuadée que l'on peut faire entendre nos voix et faire valoir nos droits. Le tout d'une manière douce et bienveillante en étant forte dans les propos"
"On pense qu'il faut faire bouger les choses" poursuit Sandrine Vivier, organisatrice de l'évènement. "On ne peut pas laisser le pays mourrir de cette façon pour des mesures qui ne correspondent pas à tout le monde. Ces mesures se sont montrées jusqu'à présent inefficaces. Le but était vraiment de redonner de l'espoir aux gens. On ne pouvait pas lâcher maintenant et abandonner toutes ces personnes qui ont de l'espoir vis à vis de cette manifestation. Ce n'est pas l'objectif et on ne veut pas les abandonner. Peu importe les conséquences, on continuera à se battre pour les droits de tous"