Pour la 12e année consécutive, la majorité saint-ghislainoise a soumis au vote ce lundi soir (23/11) un budget présentant, à l’ordinaire, un résultat bénéficiaire (347.387 € à l‘exercice propre).
Un travail comptable de moins en moins évident à réaliser étant donné que le niveau communal est tributaire des décisions prises dans les autres niveaux de pouvoir comme, par exemple différentes réformes liées au chômage, aux pensions, ou encore aux services de sécurité. Cette année, la crise du coronavirus est venue compliquer encore un peu plus les choses. Vu le contexte sanitaire, la séance du conseil s'est d'ailleurs tenue pour la première fois en visioconférence.
« Dans quelques semaines, nous fermerons le livre de l’année 2020. Mais malheureusement, la lecture du livre de l’année 2021 a beaucoup de risques d’être aussi difficile », prévient Séverine Demarez (PS), présidente du CPAS et déléguée au budget. « La crise que nous subissons est une crise générationnelle. Elle laissera des traces. Il y aura un avant 2020 et un après 2020. L’année 2020 est le début d’une nouvelle société. Malgré cette crise, le budget que nous avons soumis a été établi en gardant toujours en tête notre Plan Stratégique Transversal, traduction de notre déclaration de politique communale. Il a également été établi sur base des informations les plus récentes reçues. Néanmoins, nous sommes bien conscients que l’impact de cette crise sur les recettes de notre Ville se traduira au fur et à mesure de l’année 2021 et certainement, lors du compte 2021 ».
À l'ordinaire, les dépenses de personnel représentent la part la plus importante des dépenses budgétaires : 45%. Concernant l'extraordinaire, la ville débloque une enveloppe de 7.123.000 € pour différents projets. On retiendra, notamment, l’acquisition de matériel de festivités afin de pouvoir le mettre à disposition des associations dès la sortie de la pandémie, différents investissements dans les bâtiments scolaires en matériel et équipements. Mais une belle somme est également est prévue afin de rendre Saint-Ghislain plus « verte » : 396.000 € pour la chaufferie biomasse du hall de maintenance, 210.000 € pour la réalisation de pistes cyclables et d'autres projets dans le cadre de la mobilité douce, sans oublier 307.000 € pour de la rénovation de l’éclairage public.
L’encéphalogramme est horizontal. La vie n’est plus...
Sans surprise, l'opposition Osons reste sceptique suite à cette présentation. Certains membres du groupe qualifient d'ailleurs ce budget de plat.
« Annoncées et maintenant bien présentes, les dépenses de transfert représentent des sommes importantes » déclare Laurent Drousie, conseiller communal Osons. « Comme déjà dit, ce poste ne fera qu’augmenter. Nous le constatons pour la zone de secours. C’est confirmé pour la zone de police. La minuterie d’une bombe à retardement vient d’être enclenchée, elle porte sur le CPAS. Il est évident que la situation sanitaire que nous connaissons aura des conséquences sur des travailleurs, sur des familles... Hélas, ce n’est pas ce contexte qui explique, à lui seul, des dérives que nous pouvons constater au sein de l’institution CPAS. N’oublions pas que l’absence d’obtention de subsides pour la réalisation de la maison de repos a des conséquences sur les finances de la commune. Ces sommes investies dans la maison de repos auraient certainement bien été utiles en cette période de soutien du commerce local, à la relance, dans quelques mois, de notre économie. En son temps, la majorité réalisé un choix politique, elle l'assume. Les citoyens paient maintenant l’addition ».
L'opposition souhaiterait également plus d'investissements dans le social.
« En lisant le budget, nous comprenons que la majorité, fidèle à elle-même garde cet axe de la prudence. Ce qui devient interpellant, ce sont les réductions budgétaires dans les matières en lien avec le social. Pour tous les bâtiments, les factures énergétiques sont budgétairement stables ou en hausse … sauf dans le poste « Education Populaire et Arts » où le poste budgétaire « fourniture d’électricité » diminue de presque 40000 €. Est-ce la conséquence de la non utilisation des maisons de jeune que ce soit à Saint-Ghislain ou à Tertre ? Ne pas investir dans le social est préoccupant. Il est plus facile d’investir dans des caméras que de réaliser un véritable travail de terrain. De plus en plus de zones de non-droit s’installent dans notre entité. Les formes de violence sont de plus en plus marquées : des problèmes de voisinage, des fonctionnements en bande, de l’agressivité en rue, que nous pourrions qualifier de gratuite, les dépôts sauvages, des incivilités sur les routes (vitesse excessive, non-respect du code de la route, …) sans oublier tout ce qui touche au stationnement. Qu’est-ce que cela va être dès qu’une vie normale reprendra ? » s'interroge Laurent Drousie.
Côté majorité, on estime au contraire accorder toute l'attention nécessaire à ceux qui en ont le plus besoin. Des débats qui animeront sans aucun doute les prochaines séances du conseil du CPAS. Par ailleurs, notons que les services proposés à la population restent une fois encore importants alors que la cité de l'ourse est la commune dont l’imposition est la plus faible dans la région (7,9). Au moment de se tourner vers l'avenir, le Covid reste bien sûr dans tous les esprits...
« Les modifications budgétaires de l’exercice 2020 ont déjà traduit une partie de l’impact de cette crise dans le cadre des dépenses : plan de soutien aux commerçants, aux associations et aux citoyens, acquisition de matériel de sécurité pour le personnel et les citoyens : gel hydroalcoolique ou masques. Même si le budget 2021 ne prévoit pas encore de véritable impact sur les recettes, il est important de signaler que l’impact de la crise économique sur les recettes fiscales de notre Ville ne sera mesurable qu’à partir du dernier trimestre 2021. Le compte 2021 en sera certainement impacté ». conclut Séverine Demarez.