Ce jeudi matin, le personnel du Logis Saint-Ghislainois a décidé de faire grève. La raison ? Il conteste le licenciement d'une assistante sociale qui s'est produit la semaine dernière. Le personnel dénonce par la même occasion la surcharge de travail générale et l'ambiance de travail délétère qui règne au sein de la société de logements de service public. De son côté, le président Patrick Danneaux se justifie quant à la nécessité de ce licenciement et répond aux critiques émises par le personnel et son syndicat.
Ce jeudi 13 juin, le personnel du Logis Saint-Ghislainois s'est mis en grève, contestant le licenciement d'une assistante sociale intervenu jeudi dernier. "On parle d'une personne qui est en absence dans le cadre d'un burn-out depuis février, pour surcharge de travail, lance Patrick Salvi, secrétaire régional du SETCa Mons-Borinage. Et la manière dont la direction règle le problème c'est de la licencier. Soit-disant pour un cas de force majeure et venir soutenir le service. C'est une drôle de manière de régler le problème au lieu d'accompagner une travailleuse qui est aujourd'hui en très grosse difficulté. A cause de l'entreprise, d'une surcharge de travail et d'une mauvaise organisation".
Patrick Danneaux, le président du Logis, explique que cela a été une décision douloureuse à prendre pour le comité de gestion. "Mais la personne licenciée ne donne plus de signe de vie depuis 6 mois. Ce n'est donc pas un licenciement sec, on aurait pu encore attendre un ou deux mois et puis lui dire "au revoir, c'est un licenciement sec tu retournes au Forem". Ici on lui a quand même donné une prime de sortie assez conséquente. Et on a lancé directement la procédure pour recruter quelqu'un via un bureau". Pour Patrick Salvi, il s'agit d'un licenciement abusif : "On se dirige vers un procès. Il y a un abus de droit, une discrimination. On ne licencie pas quelqu'un qui est en incapacité et qui ne dérange personne ! Rien n'empêchait la direction d'engager quelqu'un dans le cadre d'un contrat de remplacement pour maladie comme cela se passe dans toute entreprise". Patrick Danneaux répond : "Je n'ai pas vu son certificat. Convoquée elle a a reçu deux fois le médecin du travail, sur lequel elle ne répond pas. Et la dernière fois elle ne donne aucune réponse non plus à sa cheffe et elle nous répond simplement qu'elle est en vacances. Sans donner une date de rentrée non plus, qu'on attend encore. A un certain moment, on a dû prendre une décision".
En plus de ce licenciement, les représentants syndicaux dénoncent une surcharge de travail générale avec 20 départs en quatre ans, sans qu'ils ne soient remplacés. Le président du Logis reconnaît ces dires mais explique que beaucoup de tâches comme l'informatique ont été confiées à des firmes extérieures. Enfin, le personnel pointe du doigt l'ambiance de travail, comme raconte l'une des employées : "Il y a un climat très malsain. On n'est pas sereins parce que pour nous la direction n'est pas intègre et ne reste pas neutre comme elle devrait l'être. Il y a énormément de différences, de clans au sein de la société. Même si on laisse paraître autre chose". Des propos que ne comprend pas Patrick Danneaux : "Quand j'y vais je passe dans tous les bureaux et je dis bonjour à tout le monde. C'est vrai que peut-être je vois plus régulièrement l'administration vu que mon bureau se trouve là. Mais qu'au niveau du personnel ouvrier oui je descends rarement. Cependant ils sont bien souvent partis dans les maisons des cités donc je ne les vois pas".
Le SETCa a sollicité une rencontre avec la diretrice et le président du Logis. Une rencontre à laquelle ce dernier nous a indiqués compter participer.